Le 21 juin 2014, c’était jour de retrouvailles. Un peu plus d’un an après ma première course à obstacles qui changea littéralement ma vie de fond en comble, Spartan Race était de retour au Massif de Charlevoix pour nous offrir une organisation sans faille avec un parcours des plus excitants.
Ancien fumeur, sédentaire, endetté, isolé socialement, joueur compulsif, mauvaise nutrition, stress et j’en passe. En bref, je me suis imbibé complètement des valeurs de Spartan Race durant les 384 jours séparant les deux événements et j’ai appliqué ces dernières à la lettre.
En 2013 l’aventure me transporta même à faire l’Ultra Beast Spartan Race (48km) au Vermont en 11 h 34 moins de six mois après mes débuts en course à pied. En résumé, croyez au changement, appliquez-le et foncer sans jamais regarder derrière! Me voilà maintenant avec comme objectif de terminer dans le top 10 fort d’une 8e position inattendue au Mont Tremblant un mois auparavant.
Revenons à Québec. Le samedi c’est une « Super » au programme. Cette distance est assez longue pour penser à des stratégies comme partir moins vite et terminer plus rapidement en deuxième portion de course. Personnellement je pars dans l’idée de suivre le top 5 coûte que coûte. Je remarque tout de suite que je suis dans un monde totalement différent. Il y a de la testostérone dans l’air.
Les habitués du podium sont tous présents. Des gars d’expérience qui en ont vu d’autres. Le mot détermination est présent partout lorsque je regarde ces machines devant moi. C’est agréable de suivre de près les nouveaux pantalons légendaires oranges de “Premium Rig Team” dont fait partie entre autres notre champion canadien Benjamin Morin Boucher. Un son de moteur de véhicule tout terrain est aussi présent accompagné de son odeur de gazoline. Fait intéressant que je ne savais pas, ce dernier trace le chemin aux premiers spartiates. Le trajet est exigeant avec de bonnes montées et des descentes vertigineuses. Tout au long de ce dernier, je tiens bon, échangeant entre les 5e et 7e positions.
Malheureusement à la toute fin je rate le javelot et le Platinum Rig pour terminer 11e. C’est loin d’être une défaite. L’expérience acquise est phénoménale. Je connais dorénavant mes forces et mes faiblesses ce qui sera un atout pour m’améliorer davantage.
Le dimanche c’est un Sprint au programme. L’objectif augmente de 5 positions. Je crois fermement possible de faire un top 5. Sur la ligne de départ il y a des visages qui n’étaient pas présents la veille. Un léger doute s’installe dans ma tête puisqu’ils seront frais et dispo. Cependant, ma force première est justement le mental alors je vais m’y réfugier en m’agenouillant les yeux fermé pour visualiser ma course.
Le départ est donné. La montée immédiate de la montagne est difficile. C’est avec la bouche moite que je m’accroche au top 20. Pas de bon augure. Heureusement, ça change complètement arrivé au sommet. Ma force est sans contredit les descentes. La première me permet effectivement de me positionner confortablement en 4e place derrière Yan Asselin, Marc-André Bédard et Charles Lalande. Difficile de trouver cette situation réelle, mais c’est bel et bien vrai! Je devrai apprendre à gérer cette situation puisqu’elle me handicape présentement. C’est un peu comme sortir de sa zone de confort. Passé de sportif de divan amateur de cigarette à un top 4 est quelque peu déstabilisant.
Cette position au final me conviendrait parfaitement. Cependant lorsque j’entreprends la courbe menant aux derniers obstacles j’entrevois deux paires de culottes orange qui font des burpees. Ils ont raté le javelot. Une deuxième position s’ouvre devant moi. Je lance le javelot et c’est une réussite! Le podium est à ma portée. Les prochains obstacles sont pratiquement une formalité. Je m’élance dans le “Traverse wall” que je franchis sans difficulté. Malheur! Je rate la cloche de moins d’un pouce dans un élan de joie. Les signaleurs n’ont aucune pitié et m’ordonnent de faire 30 burpees. Le rêve vient de tomber à l’eau. Cette pénalité coûteuse me relègue en 5e position.
Point positif mon objectif de départ est atteint. Au-delà d’un podium raté cette fin de semaine haute en émotion m’aura permis d’acquérir beaucoup d’expérience. Je le répète constamment. Avant les performances passent le plaisir et les relations humaines sur le site. C’est toujours agréable de passer une fin de semaine à côtoyer des gens dynamiques qui adhèrent à un mode de vie sain et équilibré.
S’entourer ainsi permet de garder une bonne santé physique et mentale. J’en profite pour vous remercier de former cette superbe microsociété que je nomme affectivement la “Tribu Spartiate”. Mention spéciale à mes parents qui sont venu du Nouveau-Brunswick pour une première fois me voir en action et vivre ma passion. Ce fut une fin de semaine mémorable.
Je vous aime xox. Aroo!
Kevin Lavoie Ambassadeur 3-Seconds
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