Pour amorcer officiellement ma cinquième saison de courses à obstacles (CàO), j’avais accepté de me joindre (avec ma conjointe) à l’équipe Force5 de mon amie et athlète Stéphanie Couturier, afin de relever le défi de la toute première Blackout Race de Québec. C’est ainsi que je me suis retrouvé parmi la centaine de crinqués ayant répondu à l’appel, afin de découvrir ce que la Blackout Race avait à nous proposer comme expérience de course. Voici un résumé de cette course, qui avait lieu à la Base de plein air de Sainte-Foy le 29 avril dernier.
Accueil légèrement frisquet
Eh oui, Dame nature avait décidé de nous faire débuter la saison en y ajoutant son grain de sel, en nous accueillant avec quelques gouttelettes, un mercure sous la barre des 10°C et un vent à écorner les boeufs comme le disaient nos ancêtres.
Après être arrivés dans le stationnement de la Base de plein air Ste-Foy, nous avons pris quelques minutes à essayer de repérer l’endroit où se trouvaient l’accueil et la tente pour l’enregistrement. C’est minime, mais des indications un peu plus claires auraient été de mise afin de bien diriger les gens dès leur arrivée au stationnement.
Quelques minutes plus tard, nous arrivions à la tente d’enregistrement où le tout fut très rapide. Nous étions enfin sur le « site officiel » de la course et fins prêts à affronter ce que Blackout allait nous mettre dans les dents.
Hors du commun
Étant donné la nature plutôt particulière de la Blackout Race, il n’était pas très surprenant de constater le maigre nombre de participants. Avec un total de seulement 99 personnes inscrites (41 femmes et 58 hommes), on pourrait facilement penser que l’évènement est un flop, or il n’en est rien du tout.
C’est même plutôt le contraire. En effet, avec tout près de 100 participants pour la première course de l’édition Québec, Blackout Race fait même très belle figure. Pour vous donner une idée, la première course de l’édition Montréal comptait 238 athlètes, et ce, pour une course qui en est maintenant à sa cinquième saison. Alors on comprend tout de suite à quoi étaient dus les grands sourires des organisatrices.
Ce qui sort du commun avec la Blackout Race se retrouve surtout dans la nature de ses obstacles, ses règlements et dans la stricte application de ceux-ci. Contrairement aux CàO conventionnelles, la Blackout comporte quelques mouvements empruntés au CrossFit (Clean, Push-press, Toe-to-bar, etc.) et met beaucoup d’emphase sur l’obligation des coureurs de devoir absolument réussir chaque obstacle.
Une attention particulière est également portée sur le respect du matériel et sur l’attitude des participants tout au long de l’évènement. Ces informations nous sont d’ailleurs communiquées dans une réunion d’avant course, afin que tous les participants comprennent bien les règlements.
Un beau parcours
Une fois briefés, nous étions enfin appelés sur la ligne de départ par petits groupes d’environ une dizaine de coureurs de même catégorie. Car pour ceux et celles qui ne le savent pas déjà, les participants des courses Blackout Race sont divisés par catégories distinctes, soit experts, intermédiaires, masters 45+ et débutants. Le nombre de répétitions à effectuer, distance à parcourir et le poids de certains obstacles sont les principaux critères qui changent d’une catégorie à l’autre.
Une fois le départ donné, nous nous sommes lancés en trombe sur le vaste terrain gazonné de la Base de plein air Ste-Foy, le tout en passant par quelques mètres de sable mouillé. Au bout d’environ 2 km de course en continu se trouvait la première station, soit un Carry de sacs de sable sur une boucle relativement longue, surtout lorsqu’affublés de sacs qui n’étaient pas très commodes à transporter.
Un peu plus loin, deux autres stations nous attendaient. La première consistait en une série de lancés de Slam Ball sur plusieurs mètres tandis que la seconde consistait en des séries de push-up à effectuer. Le Slam Ball demandait un peu plus de technique, car nos pieds devaient demeurer au sol lors des lancers, sous peine de devoir reprendre les répétitions mal exécutées.
Une fois les bras morts, une autre portion de course en continu de +/- 3 km nous menait tout droit à une série de stations telles que Transformateur, Boyau d’incendie, Murs avec ballons lestés, Tire flip, Farmer walk ainsi que le très difficile Sled push. Ce dernier a d’ailleurs fait jaillir plusieurs vilains mots de la bouche des athlètes, en raison de la grande difficulté à pouvoir faire glisser le Sled sur le gazon.
Vidés par le Sled push, nous arrivions ensuite aux derniers obstacles, situés à quelques pas du fil d’arrivé. Dernières stations, mais non les moindres, puisqu’elles consistaient en des séries de Knee-to-elbow (Toe-to-bar pour les Experts) et de Burpees over the box. Et pour mettre la cerise sur le sundae, des séries de Clean et de Push-press suivaient afin de nous en faire baver un peu plus avant de franchir la ligne d’arrivée.
Points et travail des bénévoles
La Blackout Race est une course avec pointage. Donc, chaque participant amasse des points pour lui-même et pour son équipe (s’il fait partie d’une). Ces points permettent de recevoir une position au classement général et sont attribués selon la catégorie du coureur ainsi que son rang d’arrivée. L’attitude du participant y fait également pour beaucoup, car un coureur ayant une attitude antisportive est automatiquement disqualifié, ce qui lui octroie un DNF ainsi qu’un gros 0 point.
Par exemple, si un coureur arrive premier chez les Experts, il remporte 25 points. Par contre, si ce dernier a manqué de respect à un bénévole sur le circuit ou a mal effectué une épreuve et n’a pas voulu reprendre sa faute, il sera disqualifié et n’amassera aucun point.
J’ai vraiment apprécié l’incroyable travail des bénévoles qui ont su appliquer les règlements à la lettre tout au long de l’évènement. C’est un travail ingrat par moment, surtout lorsque la personne reçoit les foudres d’un participant fâché suite à un avertissement. Nous en avons d’ailleurs eu des exemples à la course, démontrant que les règlements étaient bien appliqués par les bénévoles.
Je tiens d’ailleurs à féliciter ces derniers, car ils ont su faire face aux esprits échauffés de certaines personnes, et ce, en gardant leur sang-froid. C’est grâce à ces gens dévoués et intègres que le concept de la Blackout Race fonctionne et apporte un petit quelque chose de grisant en fin de compte.
Faire croitre le produit
La Blackout Race est un superbe produit et est très prometteuse. Malgré tout, il s’y trouve quelques petites lacunes qui peuvent faire en sorte que l’organisation ait de la difficulté à faire croitre le produit auprès de sa clientèle cible.
En partant, je crois sincèrement qu’il manque un petit « nanane » afin que Blackout Race puisse obtenir davantage de succès, autant à Montréal qu’à Québec. D’ordinaire, je ne cours jamais de course pour lesquelles il n’y a pas de médailles au fil d’arrivée (autres que celles remises pour les podiums). Je sais qu’en disant ceci, je pourrais facilement relancer le débat à ce sujet, mais je garderai cela pour une autre chronique. Je connais personnellement plusieurs athlètes qui ne participeront jamais à une Blackout pour cette seule raison.
L’autre truc qui sera à surveiller pour les prochaines courses se situe au niveau de la disponibilité de certains équipements. Par exemple : quelques coureurs se sont plaints de ne pas avoir accès à une barre pour effectuer leurs Clean & Push-press lors de leur arrivée à cette station. C’est certain que si le manque d’équipement peut faire perdre un podium à une personne, je peux comprendre que les frustrations fusent de toutes parts. Alors il serait bon de s’assurer que tout soit A1 pour les prochaines courses.
Une première sur les chapeaux de roues
Malgré tout, Lisa-Marie et Julie peuvent se vanter haut et fort d’avoir réussi à faire de la première Blackout Race de Québec un fier succès. Le nombre de participants était au rendez-vous et la majorité des coureurs et coureuses semblent avoir apprécié leur expérience.
Avec son superbe parcours, ses épreuves techniquement exigeantes ainsi qu’un système de pointage faisant en sorte d’ajouter une saine et amicale compétition entre les participants, la Blackout Race de Québec a relevé le défi avec brio.
Si vous désirer participer à une course à obstacles hors de l’ordinaire et que vous avez envie de tester vos capacités techniques, je vous invite à prendre part aux prochaines Blackout Race de Québec qui auront lieu le 27 mai au Gym Tonic et le 10 juin à l’Ile d’Orléans.
Dans le cas où vous aimeriez parfaire vos techniques en vue d’une prochaine Blackout Race, je vous invite à contacter nos amies Julie Létourno et Lisa-Maria Slim qui se feront un plaisir de vous coacher dans le cadre de leurs cours du nom de Focus : Cours de préparation aux courses à obstacles.
Sur ce, félicitations à tous les participants de la première Blackout de Québec et surtout, bravo à tous les champions et championnes qui sont montés sur le podium dans toutes les catégories! Vous êtes des machines!
Au plaisir de vous croiser de nouveau lors d’une prochaine Blackout!
Une chronique de Marc Desgagnés
Correction et révision par Éric Julien