Il n’y a pas loin d’un an déjà, il eut un grand rassemblement de guerriers et de guerrières Spartan, prêts à affronter le défi monstre qu’est l’Ultrabeast ! Pour la majorité des spartiates, cet événement est le point culminant de leur saison de courses. Ils se sont entraînés toute l’année dans le but d’accomplir ce défi surhumain. La fraîche rosée du matin accompagna mon réveil dans mon « Rondobago ». En ouvrant la porte, il y avait ce parfum d’été du matin légèrement humide. Cette fraîcheur enivrante qui remplit nos poumons. J’étais bien reposé et prêt pour cette longue journée. Il était facile de repérer mes semblables. La plupart d’entre nous affichait une grande nervosité tandis que d’autres étaient calme et stoïque. Le temps de passer en revue le matériel et ma stratégie d’attaque pour la 14e fois, c’était déjà l’heure du départ ! C’est sans délai que nous sommes partis à la conquête des sommets de Stoneham. Nous devions atteindre chaque cime 2 fois et passer au travers de 35 obstacles par tour. Vous avez bien lu, cela fait 12 sommets (3,433 m en gain d’altitude) et 70 obstacles.
La plupart des participants ne finiront pas le défi. Une belle victoire dans la défaite selon moi. Une défaite cuisante, car le défi a eu le dessus sur toi mais une victoire en connaissance et en apprentissage ! Le spartiate défait aura la chance de se réajuster la fois suivante afin de finalement triompher de l’obstacle ultime : la montagne.
Une fois la course complétée, je repartis chez moi en réfléchissant aux facteurs de réussite. Je vous livre ma réflexion et n’hésitez pas à commenter ma chronique. Le partage d’idées et d’informations est la clé du succès.
Quelles sont les différences fondamentales entre une personne qui termine la course et l’autre qui ne la termine pas ? J’ai alors soulevé 5 facteurs déterminants (liste non-exhaustive).
- Préparation et entraînement
- Gestion des vivres
- Gestion de l’énergie
- Les obstacles
- La montagne et la météo
Préparation et entraînement :
Ce premier facteur est incontournable. Ce n’est pas de jour au lendemain qu’une personne est assez en forme pour parcourir plus de 42 km en montagne en 14 heures maximum. Pour y arriver, un entraînement et une préparation adéquate sont nécessaires. À titre d’exemple, je m’entraîne à l’année 5 à 7 fois semaine en fonction de mes défis les plus difficiles, dont l’Ultrabeast.
Astuce #1 : il est conseillé de consulter au moins une fois un kinésiologue spécialisé dans ce type de défi afin de vous orienter dans votre entraînement.
Gestion des vivres :
Ce genre de défi prend de nombreuses heures à terminer. Alors, une bonne gestion des vivres (gels, barres énergétiques, etc.) est essentielle ! Il faut d’abord calculer approximativement le temps de course que vous croyez faire et ainsi déduire le nombre de vivres nécessaire par tour. Un exemple de mauvaise gestion : en 2016, au Mont Owl’s Head, j’avais mal calculé mes besoins, et j’ai donc manqué de gels avant la fin de la course. Des crampes sont alors survenues systématiquement dès que je faisais un effort plus intense. Cela m’a grandement ralenti et j’ai terminé la course de justesse. Manquer de vivres n’est pas souhaitable lorsque nous avons une grande distance à parcourir. Vaut mieux en prévoir un peu plus que d’en manquer.
Astuce #2 : il est pratique de savoir quelle distance vous pouvez parcourir avec un plein de votre sac d’hydratation. Ça vous évitera de le remplir à chaque station d’eau
Gestion de l’énergie:
C’est une question d’expérience; plus vous avez couru en montagne, plus vous connaissez votre corps et comment il réagit selon les distances à parcourir. En acquérant plus d’expérience, vous avez aussi moins de risque de blessure. Les blessures et la fatigue extrême sont les deux causes principales d’abandon. Alors, il est important d’ajuster le rythme et la cadence selon le terrain et l’énergie que vous avez en réserve.
Astuce #3 : Ne vous arrêtez pas ! Il vaut mieux marcher, car si vous arrêtez d’avancer, il y a de forte de chance que vous abandonniez. Au « drop bin », soyez rapide et concis, soyez sortis de cette zone en maximum 30 minutes.
Astuce #4 : Les points d’eau sont vos amis. Prenez le temps de respirer et d’avaler un gel énergétique !
Les obstacles :
Ils sont là pour vous ralentir. Prenez votre temps pour les réussir afin de ne pas faire un nombre incalculable de « burpees ». Faites aussi attention à ne pas vous blesser en allant trop vite ou en passant par-dessus un mur de 8 pieds. Une blessure est si vite arrivée, il est important de prendre votre temps, surtout lorsque vous êtes fatigué!
Astuce #5 : Soyez observateur, si vous avez de la difficulté à accomplir un obstacle, observez comment les autres s’y prennent avant de vous lancer !
La montagne et la météo :
Les deux composantes sont très importantes afin de calculer l’ampleur du défi. En premier lieu, en sachant que cette course était à Stoneham et non par exemple à Calabogie, chaque coureur pouvait s’attendre à grimper l’équivalent de 3000 mètres en altitude et ainsi, adapter leur entraînement selon la montagne. Il ne faut jamais sous-estimer la montagne, car elle veut vous briser. En deuxième lieu, la météo est une massue. S’il fait 36 ou 15 degrés, vous devez être préparer en conséquence. Une mauvaise préparation vous mènera à l’abandon.
Astuce #6 : la carte des sentiers est dévoilée quelques jours avant l’événement. Cela donne un avant-goût de ce qui vous attend et une meilleure idée de la quantité des vivres à apporter.
J’espère que cela vous aidera à vous préparer à accomplir ce défi !
Bon courage à tous !
Vincent Grenier
Rédacteur pour le magazine 3-Seconds