Avec les dernières études, la tendance veut que le coureur penche pour une technique de type ‘’pose’’ plutôt qu’une attaque par le talon. Cependant, les chaussures de course existent et évoluent depuis plus de 35 ans et aucune étude ne peut prouver hors de tout doute que telle ou telle technique peut diminuer le risque de blessure. Plusieurs études démontrent clairement la biomécanique améliorée ou la maximisation de performance, mais il faut demeurer prudent. Certaines fois, les études sont réalisées par les compagnies d’espadrilles elles-mêmes, donc un peu moins crédibles. D’autre fois, les études ne contrôlent pas toutes les variables (débutant, intermédiaire, avancé, formation sur la technique, blessures antécédentes, potentiel d’évolution de la personne, cycle d’entrainement…). Alors puisqu’il est trop difficile de parler de toutes ces variables pour dans une seule chronique, voici mes conseils pour apprendre à courir :
1- Faites analyser votre course;
2- Faites réaliser un bilan de votre santé (blessures et autres);
3- Définissez vos objectifs (car selon vos objectifs, le type de souliers n’est pas le même);
4- Consulter un professionnel qui détient une réelle expertise en course à pied et non simplement un ‘’vendeur’’ de souliers (ils peuvent être biaisés par les fabricants de chaussures ou ils ne connaissent pas l’éventail de possibilités qui s’offrent à vous);
5- Testez différentes techniques, des terrains diversifiés et plusieurs types de chaussures si vous en avez la possibilité;
6- Si vous le jugez nécessaire, effectuez des changements progressivement en vous dotant d’un plan d’évolution).
Plusieurs d’entre nous pensent qu’il n’est pas important d’apprendre à courir et que c’est inné est naturel. Je vous affirme sans aucune hésitation que d’apprendre à courir peut faire la différence entre une 50e ou une 10e place.
Vous n’êtes pas convaincu? Je vous mets au défi d’effectuer le test suivant : courez avec vos chaussures normales et comptez le nombre de pas par minute (ou sur 15 secondes x 4). Ensuite, enlevez vos chaussures et faites le même exercice pieds nus. Courez-vous différemment? Obtenez-vous le même nombre de pas par minute? Je vous laisse deviner la réponse… Ma recommandation : apprenez ou réapprenez à courir!
Entrainement
Pour ce qui est de votre entrainement, encore ici, c’est très difficile de faire une chronique restreinte pour vous guider personnellement. Il a plusieurs chemins possibles et ce qui est bon pour un ne l’est pas forcément pour l’autre. Cependant, vous devez tous comprendre ce qu’est le VO2 Max, la VAM et la PAM.
Pour vous faciliter la chose, je nous compare à une voiture : le VO2 Max (Volume d’Oxygène Maximal) – est la grosseur du moteur. La taille du moteur (litre) détermine la quantité de mélange air/essence qui peut être brulé en une minute. Donc pour nous, c’est la quantité d’énergie que l’on peut utiliser en une minute. Plus le moteur est gros, plus il brûle de l’essence. Il s’en résulte ainsi une plus grande production d’énergie. La PAM (Puissance Aérobie Maximale) est la puissance en chevaux vapeurs (horse power ou HP). Pour nous, c’est la puissance que l’on peut développer lorsque nous utilisons 100 % de notre VO2 max. Nous pouvons l’utiliser que pour 5 à 7 minutes. Ce qui veut dire que lorsque par exemple nous pédalons, nous courrons ou nous ramons et que nous utilisons 100 % de l’énergie disponible dans notre sang, nous produisons une puissance (qui peut être mesuré en vitesse, en watt…) qui correspond à notre PAM. Par contre, ce n’est pas parce que la voiture a beaucoup de HP qu’elle ira obligatoirement vite. Ça aide, mais rien n’est assuré. Il y a plusieurs facteurs qui jouent un rôle. La VAM (Vitesse Aérobie Maximale) est la vitesse maximum que la voiture peut atteindre. Normalement, la VAM est utilisée que pour la course à pied. Elle représente la vitesse à laquelle nous allons lorsque nous courrons à 100 % de notre PAM.
Qu’est-ce qui la différencie la VAM de la PAM? Imaginez Lance Armstrong qui a un VO2 Max incroyable, mais qui n’aurait par exemple aucune technique de course. Il ne serait pas avantagé. Donc la VAM dépend de notre technique et de notre maximisation d’énergie (ou économie de course – EC).
Si nous nous référons à mon analogie, tôt ou tard, la voiture atteindra sa vitesse maximale lorsqu’elle utilisera toute son ‘’énergie’’. Est-il possible d’aller plus vite ou de tenir plus longtemps? Oui. En utilisant une autre filière énergétique que le système aérobie, nous avons le système anaérobie, qui nous permet d’aller encore plus vite!
Par ailleurs, si vous souhaitez devenir de plus en plus performant, vous pouvez aussi améliorer les facteurs suivants :
Facteur #1 – VAM soit l’amélioration de la technique combinée à la maximisation de l’énergie.
Facteur #2 – L’indice d’endurance – L’indice d’endurance relève du niveau d’aptitude à courir longtemps à la même vitesse. Deux coureurs ayant la même VAM et la même efficacité technique au niveau de la foulée à qui on demande de courir le plus longtemps possible à une vitesse donnée ne s’arrêteront pas au même moment. Le coureur ayant couru plus longtemps aura un meilleur indice d’endurance.
Facteur #3 – L’efficacité de la foulée – Comme mentionné plus haut, il y a toujours un débat sur les cycles et les techniques de course. Un facteur est cependant indéniable : pour bien courir et avoir une foulée efficace, il suffit de faire reculer le pied dans la chaussure à chaque foulée et ainsi passer progressivement d’une course en cycle arrière à une course en cycle avant.
Bon entraînement!
Chroniqueur: Tom Bédard
Révision et correction: Eric Julien