J’ai eu bien de la difficulté à trouver les mots pour écrire cette chronique. La raison en est fort simple : Rushwood me laisse sans voix. Je n’ai d’autre choix que d’admettre qu’il s’agit de ma course préférée et que cette édition 2017 était la meilleure que j’aie jamais faite. Voici donc le résumé très peu objectif de cette journée inoubliable.
Rushwood est une course thématique armée et aucun détail n’est laissé au hasard. L’ambiance militaire se ressent jusque dans les moindres détails. Au premier coup d’œil, on se sent sur un camp d’entraînement militaire avec les tentes au motif camouflage, les tanks, la musique digne d’un film d’action, les soldats qui arborent leur uniforme de la tête aux pieds et bien sûr, le logo Rushwood que l’on peut apercevoir absolument partout. Avec mes centaines de compagnons d’armes vêtus du t-shirt de cette année d’un beau vert kaki, nous ressemblions à une véritable armée. Pour moi, l’ambiance générale est un aspect très important d’un évènement. C’est ce qui donne le ton à la journée et qui motive les troupes à se dépasser et à croire en elles-mêmes. Chaque participant est un combattant. Il se prépare à relever son propre défi et à tout donner pour atteindre et faire vibrer la fameuse cloche et ainsi se voir l’honneur de recevoir la médaille du Finisher. Une telle atmosphère fait monter l’adrénaline et Rushwood a de loin la plus impressionnante et fidèle à son thème qui soit.
Contrairement à l’an dernier, nous avions un début de parcours plutôt axé sur la course. Cela a permis aux coureurs de se distancer et d’éviter une arrivée massive aux premiers obstacles créant ainsi une congestion et beaucoup d’attente. Chapeau pour cette amélioration! Suivant toujours la thématique militaire, tous les obstacles sont conçus dans les mêmes matériaux et couleurs. Cela peut sembler banal comme détail, mais d’un point de vue esthétique, la fluidité et la constance rendent le visuel très riche et donne également des photographies remarquables.
Le parcours de Rushwood est incroyable. Malgré une distance imposante d’environ 9.4 km (selon ma montre TomTom Runner), on en veut encore! Il va chercher tous les types de terrain possibles. Des chemins de terre et de hautes herbes en commençant, passant par des segments plus accidentés, d’immenses parois de roc à conquérir, des montées dans le sable où l’on s’enlise, de la boue visqueuse pour se salir, des sentiers rapides en forêt et bien entendu, de l’eau, beaucoup d’eau! Et au travers de toute cette anarchie de textures étaient répartis 55 différents obstacles originaux et accessibles à tous les niveaux de performance. Tous les aspects physiques ont été sollicités au cours de ces épreuves. La force brute notamment pour les nombreux carry, l’agilité lorsqu’on pense aux obstacles de murs, aux chevrons, aux barbelés, la vitesse dans les chemins dégagés et évidemment l’endurance. On ne parle pas souvent du côté psychologique, pourtant c’est le plus important de tous. Chaque pas est une victoire. Tout le monde a ses forces, ses faiblesses et ses craintes et ce parcours touche-à-tout et absolument incroyable permet à chacun d’explorer chacune d’elles.
Côté organisation, je ne peux passer outre certains points pour lesquels j’ai entendu énormément de commentaires élogieux. D’abord, le balisage! IMPOSSIBLE DE SE PERDRE! Le parcours était extrêmement bien délimité ce qui évite non seulement les pertes de temps, mais rend également les données de distances bien plus précises. Ensuite, les stations d’eau. Elles étaient situées partout où je les aurais mises et en quantité suffisante par rapport à la distance à parcourir. Troisièmement, le dépôt des sacs était plus rapide et plus flexible que l’an dernier. En effet, lors de la 3e édition j’ai voulu récupérer ma bouteille d’eau, mais je me suis vue refuser l’accès à mon sac après que celui-ci fut déposé. Par la suite, j’ai trouvé très bien de recevoir un coupon pour un rafraîchissement de mon choix au lieu d’une bière directement. Le service aux boissons était très rapide et même à la fin de l’après-midi alors qu’il n’y avait plus d’eau en vente, un bénévole est venu à notre table avec des verres et une cruche d’eau pour nous désaltérer. Un petit geste qui fut très apprécié.
Le succès de cette 4e édition de Rushwood est incontestable. Une course qui a conquis le cœur du public par son souci du détail et ses nouveautés chaque année autant dans les obstacles et le parcours que pour la Mission. C’est un rassemblement annuel à ne pas manquer lors du long week-end de la fête du Travail. Peu importe votre niveau sportif, votre âge ou votre expérience, vous y trouverez votre compte et vous aussi, vous quitterez la belle région de St-Édouard-de-Maskinongé avec le mot Rushwood tatoué sur le cœur.
Une chronique de Josiane Hélie
Correction et révision par Éric Julien