Nous avons tous vu passer des images avec la mention « Never give up » (en français: Ne jamais abandonner). Vous en pensez quoi? Personnellement, je suis très souvent d’accord, mais pas toujours.
La première leçon que j’aurais voulu apprendre à l’école c’est: “La vie ne sera pas facile. Il va y avoir des obstacles et des défis tout au long, c’est ainsi et il n’y a rien de bon ni de mal là-dedans. Et avec du travail et de la persévérance, tu vas passer au travers et ta vie n’en sera que meilleure.”
Qui n’a pas connu ces moments de doutes qui peuvent paralyser simplement par l’angoisse que procure la peur d’échouer? Pourtant, échouer fait partie de la vie et il n’y a rien de mal à ça, bien au contraire. Échouer peut nous aider à apprendre et à grandir si on utilise cette situation positivement. On ne doit pas éviter aux enfants de connaître l’échec, il convient de leur apprendre comment y réagir lorsque ça arrive.
Au mot « échec » je préfère « objectif non atteint ». Personne n’atteint tous ses objectifs, mais c’est comment la personne choisit de réagir qui va déterminer la suite. Vous avez bien lu, il s’agit de choisir comment réagir:
- Négativement, en dramatisant la situation en trouvant des excuses et des responsables;
- Positivement, en tirant une leçon sur ce qui a bien été et ce qui nécessite d’être amélioré.
Ce n’est pas facile me diriez-vous, surtout à notre époque confortable de gratifications faciles, mais permettez-moi de vous dire ceci: soyez votre meilleure version de vous-même dans les moments les plus difficiles.
Vous avez probablement vu des personnes abandonner une partie parce que c’était considéré comme perdu d’avance ou ne pas poursuivre une course jusqu’à la ligne d’arrivée parce que la montagne était trop dure sur les jambes. Pensez-vous qu’ils auraient dû continuer? J’exclus ici les situations où il est plus sage de se retirer, on en reparlera plus loin.
Je me souviens d’une course à obstacles où, rendu au dernier rig du 2e tour à 50 mètres avant la ligne d’arrivée, les muscles de mes avant-bras étaient si contractés que mes mains ne fermaient plus. J’y ai passé environ 4 heures avant de remettre le dossard de la première vague dite « élite ». Savez-vous quoi? Malgré que j’ai terminé la course sans la compléter en entier à cause de cet obstacle, cette situation m’a motivée à travailler plus sur les obstacles de suspension, sans perdre le plaisir de participation ou dire que c’est de la *****.
Êtes-vous déjà allés à un gym d’escalade? Si votre réponse est non, je vous le suggère fortement, car c’est vraiment une activité plaisante. Si oui, vous avez vite constaté que pour se rendre aux niveaux supérieurs comme les voies V12 et V13, ça prend des années de pratique assidue, comme pour tout dans la vie. Pourtant, cela ne vous a pas empêché d’avoir du plaisir et d’y retourner, possiblement parce que vous avez bien réagi au fait que ne pas réussir les voies difficiles au premier coup.
C’est la même chose pour la course, la montagne, les obstacles et autres. Si vous avez un objectif, vous devez essayer de l’atteindre. Si vous réussissez, vous en sortirez fiers. Sinon, ce sera une leçon pour vous améliorer au prochain essai ou tout simplement une expérience de plus qui vous habituera à relever des défis. Car, des défis de différentes natures, il y en aura toujours, soyez-en certain.
Il peut arriver également des situations où la persévérance est plutôt de l’obstination, ce qui peut être dangereux. Je me souviens d’une course à obstacles où j’ai dû arrêter de m’acharner à passer des barres de singe au 2e tour. Il faisait -35°C (ressenti -43°C) et je les passais mains nues, car mes gants glissaient trop. Je m’en suis sorti avec des brûlures aux doigts au 2e degré, et ce n’était pas de la persévérance mais bien de l’obstination inutile dont je suis le seul responsable. Nous n’avons pas besoin de ce genre de situation pour tirer des leçons. Il fallait juste dissocier son esprit du moment présent sous l’adrénaline pour se rappeler qu’on ne mets pas les mains nues sur du métal froid à -43°C !
Peu importe le sport que vous pratiquez, c’est d’abord un chemin plus qu’un résultat. Les efforts que vous y mettez comptent autant que le chrono, si ce n’est plus ! Ne laissez pas une course non complétée ou un obstacle non franchi avoir raison de vous et sachez que vous êtes plus forts que ce que pouvez penser. Donnez-vous une chance et continuez d’avancer.
« Tout le monde arrive à un moment de sa vie où il veut abandonner. Mais c’est ce que vous faites à ce moment qui détermine qui vous êtes. » David Goggins.
Texte écrit par : Lyes Bilal Khelladi