Samedi le 6 septembre dernier, je prenais part à la course Prison Break de Montréal qui se tenait, comme l’édition de l’année dernière, au Parc Équestre de Bromont. J’y étais pour représenter 3-Seconds en compagnie de Raphaël Doye et Nancy Bourassa.
C’était une course que j’avais effectuée en 2013, mais dans la vague générale avec les gardiens. Néanmoins, je savais un peu à quoi m’attendre: un parcours plat et rapide parsemé de quelques obstacles sans grande difficulté. La difficulté résidant dans le fait qu’un parcours rapide devient une course sans possibilité de repos jusqu’à la ligne d’arrivée. Mais bon, pour un 5 km, c’est réalisable.
Donc, j’ai décidé de faire cette course en trois temps, soit une première fois dans la vague élite, sans gardien, pour mon côté compétitif; une deuxième fois dans la vague où nous avions des drapeaux et lors de laquelle nous devions éviter les gardiens; finalement, en tant que gardienne. Comment maximiser mon expérience en une journée quoi!
Vague élite:
Le départ de la vague élite, sans gardien, était à 9 h. C’est sous une température plutôt maussade, mélange de nuages, de pluie et de froid, que nous nous dirigions vers notre lieu d’évasion. Cachés sous un chapiteau, nous attendons l’heure de notre délivrance avec impatience.
Enfin, la grille s’ouvre, et c’est le départ! Ne sachant jamais comment je vais m’en tirer dans une course, c’est avec un peu de difficulté que j’attaque le premier obstacle, soit une montagne de ballots de foin.
Nous sommes quelques coureuses élites et amies, donc les premiers temps de la course se font quasi amicalement, Nancy ayant une bonne avance sur moi et moi discutant avec deux autres filles. Et oui, même quand je cours en compétition, je trouve le moyen de discuter! Cette course nous réservait plusieurs obstacles dans l’eau, tels que 4 barils bleus sous lesquels nous devions passer.
Mon rythme cardiaque en a pris un coup sur cet obstacle, mais dès ce dernier franchi, je pars à la course, prenant une avance sur les autres filles et me positionnant en deuxième place chez les femmes. Étant meilleure sur les portions de courses (surtout le plat) qu’à franchir les obstacles, je m’en donne à coeur joie dans le boisé, petit chemin sinueux de style « single tracks ». Bref, le genre de sentier que j’affectionne particulièrement.
Nous traverserons le lac à 2 reprises encore, soit une fois à la marche (pas facile avec les algues) et une autre où nous devons ramper dans des tuyaux submergés à moitié dans l’eau. Arrivée aux « monkey-bars », je rattrape Nancy, qui est en première position. Malheureusement pour moi, étant de nature peureuse, je choisis de faire la pénalité de 20 « burpees » au lieu de me risquer aux « monkey-bars » qui montent et redescendent (obligatoires pour la vague élite), qui sont complètement mouillées par la pluie, donc glissantes !
Nancy continue alors son bout de chemin en tête chez les femmes. Après quelques autres obstacles, je la rattrape au « traverse wall » (mur avec des blocs à traverser) où, en bonne joueuse, elle me dit de ne pas prendre son côté, qui semble plus difficile. Merci Nancy, je choisis alors l’autre côté du mur.
Je ne vois pas la troisième fille derrière moi, mais qu’à cela ne tienne, je ne cours aucun risque et je continue mon chemin. Aux cordes à grimper, obstacle que j’adore, on a le choix : avec noeuds ou sans noeud. Pff, tant pis pour les noeuds, cette corde n’étant pas haute, je réussis sans difficulté à atteindre le sommet et sonner la cloche, et ce, malgré la boue sur la corde. “Yeah”!
Arrivent finalement les derniers obstacles, dont l’immense glissade qui atterrit dans l’eau peu profonde et les sauts par-dessus sur le feu.
Je terminerai finalement en deuxième place chez les femmes, et en 20e position « overall » pour la vague élite. Très heureuse de ma course, je rejoins Nancy et Raphaël pour les féliciter (Nancy étant première chez les femmes et Raphaël deuxième chez les hommes). Prison Break étant l’une des rares courses avec d’aussi beaux prix, c’est avec joie que je monte sur le podium pour recevoir le tout.
Vague avec les gardiens:
Le grand plaisir de participer à la course Prison Break réside dans toutes les vagues, mais encore plus dans celles avec les gardiens. Le défi de réussir à éviter tous les gardiens pour ne pas finir dans le bain de boue épaisse de la fin ajoute un petit côté excitant à la course et une motivation à garder coûte que coûte ses 3 drapeaux! Je m’élance donc dans la vague de 11 h 30. L’animateur est hyper motivant, nous faisant faire quelques exercices d’échauffement. Ensuite, c’est l’entrée dans notre prison de laquelle nous allons nous évader. L’ambiance est survoltée malgré la pluie. Les gens ont hâte de se mesurer aux gardiens qui nous donnent tout un spectacle d’avant-course en jouant les « Go-go Boys » sur les bottes de foin.
C’est un autre défi de courir non pas pour son temps, mais pour éviter le bain de boue. Croyez-moi, moi qui avais oublié d’apporter une serviette et un sac pour mettre mes vêtements sales, je ne voulais pas finir dans le bain de boue!
Dès le départ, après les bottes de foin, une dizaine de gardiens nous attendent, prêts à nous enlever dès le début nos précieux drapeaux. Ouf! Je suis sauve, j’ai encore tous mes drapeaux! La pluie s’étant intensifiée avec les heures, et avec les autres vagues avant celles de 11 h 30, le parcours est 1000 fois plus boueux et glissant que dans la vague élite, mais c’est un plaisir, car on ne fait pas ses courses pour rester propres quand même!
Il y a 5 endroits avec des gardiens. Il ne me reste que quelques mètres, tout au plus un kilomètre et même si j’ai perdu deux drapeaux, soulagement, il m’en reste un. Je m’élance par-dessus le feu, sachant très bien que l’arrivée est très proche, pour finalement couper sec mon élan quand je vois les 5-6 gardiens, tout juste devant la ligne d’arrivée. Mince! Je suis la seule coureuse en plus, les autres n’étant pas encore arrivés. Comment éviter les gardiens à moi seule? OK je vais essayer de compter sur le fait que je suis une bonne coureuse pour éviter des gardiens qui doivent être fatigués d’une journée à courir après les prisonniers (c’est ce que j’espère secrètement).
Je ne veux pas perdre mon précieux drapeau à quelques mètres de la ligne d’arrivée. 1-2-3, GO, j’y vais! Par magie, je réussis à éviter les gardiens. Cependant, je l’avoue, un de ceux-ci, « Monsieur Speedo » comme je l’appelle (le gars effectuant toutes les courses à obstacles avec son magnifique « Speedo » léopard…) m’a peut-être laissé une petite chance, puisqu’il m’a reconnu. Merci, Eddy! Je franchis la ligne d’arrivée, fière d’avoir évité le bain de boue.
Être gardien(ne):
Après, c’est le temps de jouer à la gardienne. Une amie coureuse se joint à moi et nous nous rendons au kiosque des bénévoles pour trouver le costume de la parfaite gardienne de prison. Plusieurs costumes de différentes tailles sont disponibles, bref, il y a du choix. Une bénévole nous remet une grande bouteille d’eau (bonne idée) et nous nous dirigeons dans la “zone 1”, soit la première zone avec des gardiens, soit au départ de la course tout de suite après les bottes de foin. C’est un peu de nervosité que nous entendons le signal du départ de la course. C’est parti, allons arracher des drapeaux!
La tâche s’avère plus ardue que je le croyais. Ce n’est pas parce que je suis une bonne coureuse que je suis avantagée, oh que non! Les prisonniers sont très bons à déjouer mes tactiques de gardienne en s’esquivant et tournant sur eux-mêmes pour repartir de plus belle à la course et m’éviter. J’aurai somme toute réussi à voler quelques drapeaux, surtout lors de mon changement de “zone”, lorsque j’étais gardienne tout juste quelques mètres avant la ligne d’arrivée. C’était bien drôle de voir les personnes avec leur dernier drapeau plein d’espoir vouloir à tout prix nous esquiver quand elles savent qu’il ne leur reste que quelques mètres.
Marilyn et moi avons passé pas moins de 2 à 3 heures à jouer les gardiennes, soit jusqu’à tant que la pluie nous achève. Avec du beau temps, je crois que nous aurions continué jusqu’à la fin tellement c’était amusant.
Points positifs:
Le parcours. Oui, même si ce fût plat, j’ai aimé. Ça prend différentes courses à obstacles en sol québécois pour plaire à différentes personnes, et un parcours plat, ça change la donne. Le concept avec les drapeaux, qui ajoute un défi super amusant à la course et un stress supplémentaire. Les obstacles dans l’eau que j’ai bien aimés et l’animateur « d’avant course », qui est excellent!
Points négatifs:
Les « monkey-bars » inaccessibles pour la petite que je suis. Facilement réglable en ajustant une planche de bois pour que les petites de ce monde puissent accéder seules au premier barreau.
Peut-être revoir les consignes pour les prisonniers et gardiens. J’ai vécu beaucoup de bousculades assez intenses de la part de coureurs lorsque j’étais gardienne, assez pour que j’évite certaines personnes. Ça reste un jeu, évitez de pousser intensément s.v.p.! De plus, cacher des drapeaux n’est pas ce que j’appelle une tactique loyale. Cependant, c’était pareil du côté des gardiens : certains étaient trop intenses dans leur attitude. Je me souviens que l’an dernier, il y avait un petit message d’avant course du genre « ne poussez pas les gardiens », que je n’ai pas entendu lorsque de mon départ en tant que prisonnière cette année.
Bref, en gros, j’ai vraiment adoré ma course et mon expérience en 3 volets. Assurément à répéter l’an prochain!
