Confession : j’adore les souliers de course et j’en ai beaucoup, une quinzaine en fait. Je crois que j’ai un problème, mais en l’absence de Chaussuroliques Anonymes, je vous fais profiter de mes essais!
J’ai quelques chaussures dédiées à la course sur route, la musculation et le cross-training. D’autres qui me servent pour courir en sentier battu ainsi que plusieurs paires à gros crampons pour les courses à obstacles, qui se déroulent en général hors sentier et souvent dans la boue (c’est pareil pour la neige d’ailleurs).
Dans un monde parfait, on aurait donc au moins 3 souliers, une paire pour chacune de ces situations, avec peut-être une paire en plus pour les conditions hivernales.
Mais honnêtement, si on ne se retrouve pas régulièrement en terrain extrême, ou si on accepte de sacrifier un peu de traction, on peut très bien aussi n’avoir qu’une seule paire de chaussures de sport, si elle est suffisamment polyvalente.
Idéalement, il faut une semelle avec du relief pour l’adhérence sur terrain meuble, mais pas de gros crampons contre-productifs sur le plat (asphalte ou plancher de gym).
Pour moi, il faut aussi une chaussure légère, qui ne prend pas de place dans les bagages, avec un dessus résistant, mais aéré (je compense par des chaussettes chaudes en laine mérinos quand il fait froid). J’aime les chaussures larges sur l’avant, qui laissent de la place à mes orteils et le minimum de couches isolantes sous le pied, pour un maximum de proprioception.
Ce compromis existe-t-il? Je pense l’avoir trouvé avec les Merrell Trail Glove. J’ai essayé les deux premières versions; une troisième est sur le point de sortir, surveillez le site d’Altitude Sports.
Récapitulons : la semelle des Trail Glove présente des crampons assez prononcés sur l’avant; une bonne idée, car cette partie de la semelle n’est pas vraiment en contact régulier avec le sol en temps normal, mais devient plus importante lorsqu’on grimpe sur terrain glissant. Le reste de la semelle est un mélange de différents types de crampons moins agressifs, qui permettent de courir sur sol plat sans aucun problème, tout en offrant une bonne adhérence en sentier. Évidemment, dans la boue profonde et en terrain particulièrement glissant, on en atteint les limites, mais on ne peut pas tout avoir ! La recette semble fonctionner, puisque la semelle des deux premières versions est exactement la même.
La résistance est au rendez-vous : j’ai plusieurs centaines de kilomètres de marche et de course au compteur de ma première paire, sur des surfaces très variées incluant beaucoup d’asphalte, et même si l’on constate un peu d’usure, il en faudrait encore beaucoup avant d’avoir à envisager un remplacement.
Le dessus de la chaussure est fait d’une maille synthétique très résistante et respirante. L’eau y entre facilement, mais elle en sort aussi vite, et la matière n’absorbe pas trop l’humidité.
La conception du dessus change légèrement entre les deux versions, mais rien de révolutionnaire. Sur le premier modèle, le laçage se fait exclusivement à travers des lanières coulissantes reliées à la languette. Confortable, mais ce système laissait la languette se déplacer sur le côté du pied trop facilement. La version 2 utilise un laçage conventionnel pour la moitié basse, et les fameuses lanières sur le dessus : adieu languette baladeuse !
Pas d’erreur : pesant moins de 200g pour une taille intermédiaire, et avec zéro dénivelé (drop) et 4 mm de coussin, on parle ici d’une chaussure tout ce qu’il y a de plus minimaliste. Vous sentirez parfaitement ce qui vous passe sous le pied, bon ou mauvais; une transition progressive s’impose pour les non-habitués.L’arrière et le milieu de la chaussure sont plutôt étroits, pour une ergonomie ajustée, mais l’avant est très large, parfait pour laisser les orteils respirer et éviter les ongles noirs.
On reprochera par contre à Merrell la longueur insuffisante des lacets : impossible pour moi d’utiliser tous les ancrages et d’avoir suffisamment de lacets pour faire un double nœud, et même en en sautant un, c’est très limite.
Pour finir, on observera que les Trail Glove restent discrets, laissant à d’autres les couleurs criardes, et permettant ainsi de les porter en (presque) toute situation.
Je dois souvent me contenter d’un seul soulier quand je pars en voyage avec seulement un sac à dos, et chaque fois, je prends mes Merrell. Course Spartan dans un stade? Souper au restaurant? Escalade de volcan? Jogging en ville? Bootcamp de fou avec Fred Guéveneux? Randonnée dans la jungle? Aucun problème. La versatilité incarnée.
Note globale : 8.5/10
Un texte de: Sébastien David
Correction et Révision: Éric Julien
Crédit Photo:Sébastien David et Merrel
Pour joindre la page de Sebastien sur Facebook: https://www.facebook.com/sebdavidracing
Ses sponsors : COMEandTRAIN | Altitude-Sports.com | Dafy Moto