En course à obstacles, plusieurs sujets reviennent souvent, dont notre sujet du jour : les pénalités. Et pour cause ! Je me rappelle de ma toute première course (la Rushwood 2014) : à défaut de franchir un obstacle, la pénalité était de 15 burpees. Juste à l’idée de les faire, j’étais déjà éreinté. Et à partir du moment où tu crains de faillir, l’inévitable arrive : torse au sol, tu subis pour la première fois une pénalité. Puis tu parles de ton expérience avec tes amis, les vétérans. Ils t’apprennent qu’en réalité, il y a bien pire que cela. Quand tu participes à une course Spartan, c’est 30 burpees qu’il faut exécuter !
Cela fait quatre ans que je participe à différentes courses à pied et j’ai pu constater que les pénalités variaient toujours de l’une à l’autre. Il y a peu de franchises qui s’entendent sur la méthode à appliquer. En fait, les pénalités font partie d’un large débat médiatique depuis le début. Devraient-elles être uniformes pour toutes les courses ? Si oui, quels types de pénalité devrait-on imposer en fonction des différents obstacles ? Ou plutôt, devrait-on purement et simplement les bannir ? Cet article passera donc en revue les pénalités existantes des plus grandes franchises au Québec et ouvrira le débat sur les différentes avenues possibles.
Énumérons d’abord les pénalités actuelles. Cette liste n’est pas exhaustive et elle n’inclut pas les pénalités des classes Open, car plusieurs séries n’ont pas de pénalité pour ces classes. Voyons alors les pénalités s’appliquant seulement aux classes Élite.
POLAR HERO – Les obstacles sont obligatoires. Pénalité : le participant sera disqualifié. Il devra remettre son dossard perdant et perdra les privilèges de la classe Élite (priorité aux obstacles). Il terminera donc la course sans être chronométré.
DEAD END RACE – Les obstacles sont obligatoires. Pénalité : le participant Élite sera transféré dans la classe Open, perdant ainsi les privilèges de la classe Élite (priorité aux obstacles) et, de surcroît, l’accès au podium Élite.
SPARTAN – Certains obstacles sont obligatoires, comme les portages et les barbelés. Pénalité : le participant sera disqualifié. En revanche, bien que certains obstacles ne soient pas obligatoires, le participant doit obligatoirement tenter de les franchir. S’il échoue, il devra faire 30 burpees.
XMAN RACE – Pénalité si le participant ne réussit pas à franchir un obstacle : il devra faire un tour de course supplémentaire.
NORTHMAN RACE – Les obstacles sont obligatoires. Pénalité : le participant devra remettre son dossard perdant et perdra les privilèges de la classe Timber (priorité aux obstacles). Il pourra terminer la course mais n’aura plus accès au podium. Fait intéressant : cette franchise récompense ceux qui réussissent à franchir les obstacles les plus difficiles en leur donnant un crédit de temps.
COURSE EXTRÊME – Les obstacles sont obligatoires. Si le participant n’est pas en mesure de franchir un obstacle, il devra recommencer jusqu’à ce qu’il y arrive. Advenant le cas où le participant abandonne, pénalité : son bracelet lui sera retiré et il n’aura plus accès au podium.
Ce tour rapide des séries de courses connues dans tout le Québec nous permet d’avoir une meilleure idée de ce qui se fait dans le circuit. On s’aperçoit rapidement qu’il n’y a pas de consensus clair, encore moins d’uniformité, quant aux pénalités. Personnellement, j’abonde dans le même sens que la tendance qui rend les obstacles obligatoires pour les Élites. Pour cette classe, il ne devrait jamais y avoir de demi-mesure permettant d’échapper à un obstacle. Toutefois, le participant devrait avoir le droit d’essayer autant de fois qu’il le peut de franchir un obstacle afin de le réussir et, s’il en est incapable, il devrait être transféré en classe Open, devenant, par le fait même, disqualifié du podium Élite. Ceci dit, rien n’empêcherait une série de courses d’ajouter à cette conséquence, si désiré, une pénalité supplémentaire : par exemple, obliger le participant à faire un tour de plus, des burpees ou autres. Les pénalités sous cette forme devraient toujours exister, car cela ajoute une saveur particulière au défi de franchir un obstacle. En fait, la créativité, en ce qui a trait aux pénalités, sera toujours appréciée chez les participants et les initiatives prises par certaines séries, comme les crédits de temps qu’offrent la Northman Race, le sont tout autant.
Bien sûr, il faudra toujours permettre aux participants de terminer la course en récoltant la médaille des finissants, à moins que la course en question ne puisse l’être en raison du temps imparti, par exemple dans le cas de la Spartan Ultra.
Somme toute, il serait approprié d’avoir une forme d’uniformité au sein des différentes séries de courses. Voilà peut-être une belle mission pour les nouvelles associations de CAO (canadienne et québécoise), qui sait ?
Vincent Grenier
Rédacteur pour le magazine 3-Seconds