Je sillonne les divers parcours de courses à obstacles depuis maintenant cinq ans et bien que je puisse être très fier de faire partie de cette superbe communauté, certaines choses continuent pourtant de m’irriter année après année. Aujourd’hui, j’aimerais soulever l’un de ces irritants afin d’essayer de sensibiliser les gens à une très mauvaise habitude qu’ont certaines personnes, c’est-à-dire : prendre les sentiers pour des poubelles.
Tu pars avec, tu reviens avec!
Comme bon nombre de coureurs, j’apporte avec moi certains suppléments et aliments afin de m’assurer d’avoir l’énergie nécessaire tout au long de mes courses. Au menu : gels énergétiques, électrolytes, barres protéinées, noix et bien d’autres encore.
Évidemment, j’utilise plus souvent ces «béquilles» dans mes longues courses, ou dans les plus exigeantes. Tel un écureuil les joues pleines, je prends alors le départ flanqué de toutes sortes de trucs qui occupent le peu d’emplacements disponibles dans mes kits de course, en l’occurrence : ma camisole, mon cuissard et mes bas longs.
Comme la majorité de ces trucs sont emballés, ma réflexion est alors assez simple : «si j’ai de la place pour partir avec, j’en ai aussi pour revenir avec!». En ce moment, je vous imagine très bien en train de lire ceci et de vous dire que cela va de soit. Or, à voir l’état de nos sentiers par moment, les faits démontrent très bien que cette évidence ne semble pas être la même pour tous.
Le fléau des ordures
Comme je le disais en introduction, je suis toujours aussi abasourdi de constater le nombre de rebus qui jonchent le sol à chacune de mes courses. À un certain moment, il semblait y avoir eu une petite amélioration, mais ce ne fut que de courte durée puisque pendant ma saison 2017, j’aurais facilement pu remplir un mini sac-poubelle chaque fois. Oui, ça en est à ce point ridicule. Même au point de trouver des vêtements abandonnés ici et là.
Tout ceci pour dire que je ne comprends absolument pas comment une telle chose peut se produire, surtout de nos jours. Comment une personne peut, en toute conscience, jeter ses déchets en pleine nature, comme si c’était correct? Est-ce que les gens sont aussi irresponsables que ça? Sont-ils malpropres et inconscients à ce point? Notre communauté de coureurs et coureuses est tellement belle, que ça m’attriste de voir que de telles personnes en font également partie.
Ambassadeurs
Avant de sortir la ceinture et de flageller ces personnes, il faudrait peut-être se demander si notre jeune sport ne comporterait pas quelques lacunes, dans la transmission des bonnes pratiques, aux nouvelles générations de coureurs qui débarquent à chaque saison. Du côté de la vaste majorité des organisateurs, les règlements sont généralement assez bien indiqués sur leurs sites web respectifs et dans les nombreux courriels envoyés aux participants. De ce côté, je crois qu’une partie du message est bien véhiculée.
Alors, à qui incombe donc la tâche de remettre les fautifs dans le droit chemin? En tant qu’utilisateurs réguliers, que faisons-nous concrètement afin d’enrayer cette problématique? Sommes-nous gênés d’intervenir et de rappeler à l’ordre ces personnes?
À mon avis, nous sommes tous un peu responsables et par conséquent, nous devrions tous agir en tant qu’ambassadeurs de notre sport, ce qui inclut de faire en sorte que la propreté de nos sentiers soit respectée. Il ne s’agit pas ici de jouer à la police de la morale à outre mesure. Cependant, je suis d’avis qu’il est de notre devoir d’intervenir lorsque nous sommes témoins d’actes antisportifs ou inacceptables, comme celui d’utiliser les sentiers comme des poubelles à ciel ouvert.
Effets néfastes
Outre l’évidence-même que cette pollution soit aberrante, ces mauvaises pratiques peuvent également engendrer d’autres problèmes par la bande.
La plupart des évènements de courses à obstacles ont lieux sur des terrains loués. Généralement, les contrats de location comportent des clauses qui exigent que les lieux soient remis «dans leur état initial» aux propriétaires. Malgré la bonne volonté des organisateurs, il se peut qu’il ne soit pas possible de nettoyer 100% de tous les déchets laissés derrière par les participants.
Ultimement, cela peut déplaire aux locateurs et éventuellement, faire en sorte que certains terrains deviennent soudainement inaccessibles, réduisant ainsi le potentiel de sites disponibles pour les organisateurs. Il faut toujours garder à l’esprit qu’un geste d’apparence banale aux yeux de certains, peut avoir de lourdes conséquences pour d’autres. Le savoir-vivre profite habituellement à tout le monde et il serait bien que tous en soit pleinement conscients!
Saison 2018 : Faisons le ménage!
Le but de ce texte n’est pas de vous faire la morale à «cinq cennes» au sujet de la pollution, mais bien de mettre en lumière cette mauvaise pratique et de vous sensibiliser sur l’importance d’éradiquer celle-ci collectivement. Dans la vie, nous pouvons tous faire partie soit du problème, soit de la solution. C’est à nous qu’incombe de savoir de quel côté nous préférons nous ranger et faire en sorte que notre sport en sorte gagnant sur toute la ligne!
Par: Marc Desgagnés
