La GunFit, vous connaissez? Probablement pas. Bien que chez 3-Seconds notre passion soit principalement axée sur les Courses à obstacles, il arrive parfois que certains évènements spéciaux attirent notre attention. Tout comme Blackout Race, la GunFit s’inscrit dans un créneau un peu à part, possédant une nature beaucoup plus de type hybride que les CàO conventionnelles.
J’ai eu la chance d’être invité à participer à celle-ci par les organisateurs, afin de découvrir ce produit que l’on peut facilement qualifier d’insolite! Voici un court récit de mon passage à la 4e édition de la GunFit de Québec, qui se tenait le samedi 8 juillet à la Base militaire de Valcartier.
Tout jeune
La GunFit, c’est un concept encore tout jeune, concept mis sur pied par François Boucher (CrossFit Quebec City) et Martin Léger (Armurerie Léger). Elle a beau en être à sa 4e édition, il n’en demeure pas moins que celle-ci n’a vu le jour qu’en 2016. Un an plus tard, l’organisation est très heureuse de l’engouement des gens envers la GunFit, celle-ci accueillant aujourd’hui plus de 70 participants sur un nombre limite de 80.
Eh oui! Seulement 80 personnes peuvent prendre part à chaque édition de la GunFit. Puisque cette dernière est maintenant enregistrée en tant que sport officiel du Club de Tir récréatif de la Base de Valcartier, elle est dorénavant soumise aux règlements de celui-ci. Donc, impossible pour GunFit d’avoir plus de 80 participants par édition.
Je dois d’ailleurs souligner que c’est probablement mieux ainsi, car étant donné la configuration, le déroulement et la logistique de la compétition, il serait difficile de gérer un nombre de participants plus élevé. À 70 personnes, comme c’était le cas samedi dernier, le temps d’attente entre les WODs (séries d’exercices à faire) était tout de même assez long. Lorsqu’on participe à la GunFit, il faut s’attendre à passer la journée complète sur place afin de passer au travers de tous les WODs compris dans la compétition.
Installations modestes
Contrairement aux autres évènements habituels, les installations de la GunFit sont sommes toutes assez modestes. Il ne suffit que de quelques tentes, de poids libres de tout acabit, d’un énorme rig et de quelques équipements similaires afin de meubler l’espace de la compétition.
Ajoutez à ceci un immense terrain plat sur lequel nous devions effectuer des allers/retour de 100m affublés de poids et vous obtenez ici un évènement aux apparences très modestes, mais qui saura vous pousser au bout de vos limites physiques.
Autre que tout cela, une gigantesque tente militaire permettait aux participants de demeurer au sec en cas de pluie. Nous retrouvions également un kiosque de la compagnie Hatlex, (commanditaire de GunFit) qui vendait équipements et produits, en plus d’offrir gratuitement différents “drinks” énergétiques aux athlètes.
Intense et frénétique!
Le CrossFit n’est réellement pas l’une de mes forces et pour tout vous dire, c’est même une discipline qui ne m’attire pas du tout. Par contre, je dois avouer que la GunFit a un petit quelque chose d’intrigant et de tellement inhabituel, que l’on se sent presque magiquement attiré par celle-ci. Le maniement d’armes à feu y est certainement pour quelque chose, mais je vous dirais que le déroulement frénétique des compétitions est également assez stimulant merci!
Pour débuter, les participants de la GunFit sont divisés en deux catégories distinctes, soit RX ou Scaled. Pour vous donner une meilleure idée sur celles-ci, c’est un peu l’équivalent des catégories Expert vs Intermédiaire chez Blackout Race. De la même façon, les poids et les points accumulés dans les WODs sont déterminés en fonction de la catégorie choisie.
La GunFit se déroule en équipes de 2. Samedi dernier, jusqu’à 5 équipes à la fois pouvaient s’élancer dans les WODs, ceux-ci prenait place dans des genres de couloirs distincts (de A à E). Comme chacun des 3 WODS est différent l’un de l’autre, les vagues de départ des équipes se succèdent relativement rapidement.
Chaque WOD propose une série d’exercices, ceux-ci divisés en un nombre de répétitions à effectuer. Ce qui est génial, c’est que ces exercices sont faits de façon à ce que les 2 membres de la même équipe travaillent à l’unisson afin de s’entraider à compléter le WOD le plus rapidement possible. Par exemple, pendant qu’une personne doit effectuer 10 répétitions d’un Squats/Thrusters, l’autre doit demeurer en position Squat assis, affublé d’un kettlebell d’un poids déterminé selon sa catégorie et son sexe.
Si la personne qui effectue les Squats/Thrusters est épuisée lors de ses répétitions, les 2 coéquipiers peuvent alors changer de place pour compléter les répétions requises. Évidemment, chaque WOD est supervisé par un juge, qui s’assure que les mouvements soient bien effectués. Car tout comme en CrossFit, la forme du mouvement est jugée afin de pouvoir compter comme une répétition valide.
Le tir : le summum de l’expérience
Évidemment, le point culminant et le plus excitant de chaque WOD est sans contredit sa portion de tir à l’arme à feu. Il n’est pas nécessaire d’être détenteur d’un permis de port d’arme pour participer à la GunFit. Comme la majorité des gens n’ont pratiquement jamais touché une arme à feu de leur vie, une courte formation est donnée en début de journée afin d’apprendre le fonctionnement des armes utilisées ainsi que les règles de sécurité à suivre.
Tout au long de la journée, nous avons eu la chance de pouvoir tirer du pistolet de calibre 9mm, du fusil de calibre 12 (shotgun) ainsi que du AR-15, une arme semi-automatique plutôt impressionnante! Comme pour tous les mouvements qui composent les WODs, le tir est également jugé et permet d’augmenter ou abaisser le pointage de l’équipe.
Le principe est assez simple : chaque équipier bénéficie d’un nombre de balles à tirer, afin de faire éclater des ballons de couleurs suspendus sur des cordes horizontales. Chaque ballon détruit cumule des points. Mais attention! Il faut éviter les ballons rouges, ces derniers représentants des « otages ». Si un ballon rouge est atteint, des points sont alors retranchés du pointage.
Croyez-moi, c’est extrêmement grisant de tirer à l’arme à feu. Mais dans le feu de l’action et avec la fatigue provoquée par les exercices des WODs, c’est loin d’être facile de viser et atteindre un ballon! Évidemment, le taux de succès est beaucoup plus élevé avec le fusil de calibre 12, en raison de la largeur de la salve de plombs qui sortent du canon. Et que dire du “feeling” de ce dernier? Ah, c’est tellement trippant! L’AR-15 et le 9mm le sont également, mais rien n’accote le recul et le BANG d’un Shotgun!
Exténuant à souhait
Dans l’ensemble, les WODs ne sont peut-être pas très longs, mais ô combien exigeants physiquement! En effectuant ceux-ci en format contre-la-montre, il va s’en dire que le tout devient rapidement très épuisant. Imaginez alors la difficulté lors de la séquence de tir, le tout se faisant tout en essayant de retrouver notre souffle et une certaine stabilité pour tirer.
À lui seul, le dernier WOD (#3) de la journée avait de quoi faire remonter notre diner sur le bord des lèvres. Voici la séquence qui devait être faite : tir de 3 balles au fusil de calibre 12, sprint d’environ 100m, 10 répétitions de “Ball over the shoulder” (40/70/100lbs selon catégorie/sexe), 100m de tir de “sled” avec kettlebells dessus et 100m supplémentaires à parcourir, kettlebell à la main. Maintenant, refaites tout ceci à l’inverse pour compléter un round du WOD.
Et pour ajouter un peu de défi à tout ça, nous devions faire le plus de rounds possible dans un temps fixe de 15 minutes afin de faire éclater notre score final!
À découvrir!
Au bout du compte, ce fut une expérience aussi agréable qu’enrichissante, ne serait-ce que pour avoir eu la rare chance de manipuler différentes armes à feu. Le côté compétitif de la GunFit est également un point fort qui saura attirer plusieurs athlètes en quête de nouveaux défis à relever.
Mon seul petit bémol se situe au niveau du fonctionnement en ce qui a trait aux gens qui occupent les postes de juges pour les WODs. Comme tous les participants agissent à la fois comme compétiteurs et juges en alternance, j’ai trouvé que cela tendait à créer certaines iniquités.
Sans mettre en doute les bonnes intentions de ces derniers, je crois que la fatigue d’avoir activement pris part à la compétition peut sans doute altérer légèrement le jugement. Je ne dis pas que c’est une certitude, mais j’ai vu beaucoup de mouvements mal effectués qui n’ont pas été refusés par certains juges alors que ceux-ci n’auraient pas été comptabilisés comme répétition valide par d’autres. La GunFit a beau être une compétition amicale, il serait bon de s’assurer que tous soient jugés équitablement et uniformément, si ce n’est que pour assurer à l’évènement une crédibilité sans failles.
Sinon, la GunFit demeure une nouveauté à découvrir et je vous conseille fortement de vous y intéresser de plus près. Avec le succès incontestable de sa 4e édition, l’organisation n’a perdu aucun temps et vient tout juste d’annoncer la tenue de la 5e édition le 9 septembre prochain. Voilà une chance en or pour vous de vivre une expérience comme vous n’en avez jamais vécu jusqu’à présent!
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Une chronique de Marc Desgagnés
Révision et correction par Éric Julien