Inov-8 est une marque peu connue du grand public, mais dont les produits sont très appréciés, particulièrement dans les domaines du Crossfit et de la course hors route. La gamme X-Talon d’inov-8 s’est vite répandue sur les lignes de départs de nos courses préférées : les courses à obstacles.
On attendait depuis quelques mois le nouveau venu dans la famille : le modèle X-Talon 200. Inov-8 présente le modèle comme étant spécialement étudié et conçu pour la course à obstacles ; Jonathan Albon, champion OCRWC et Spartan World Championships, aurait même participé à son élaboration.
inov-8 n’est pas la première marque à lancer un soulier dédié à la course à obstacle. Reebok l’a déjà fait il y a un an, avec un succès mitigé : l’évacuation des liquides est excellente, la semelle aussi, mais la résistance du dessus n’est pas au rendez-vous, l’ergonomie est trop étroite pour beaucoup de coureurs, surtout sur longue distance, et je n’ai, personnellement, jamais constaté l’utilité de la partie centrale de la semelle, censée agripper la corde plus efficacement.
Contrairement à ce qu’on aurait pu penser au départ, on ne retrouve pas de gadget ou fonctionnalité particulière pour la course à obstacles sur le dernier né des X-Talon. Mais quand on y pense, qu’est-ce qui diffère vraiment entre la course hors sentiers (ou « fell running », comme ils disent en Angleterre, pays d’origine d’inov-8) et notre sport favori, en ce qui concerne nos pieds ? Les exigences sont les mêmes : une excellente évacuation de l’eau et de la boue (qui finira toujours par entrer), des matériaux qui absorbent l’humidité le moins possible, une semelle à crampons agressifs, un dessus résistant à l’abrasion et des lacets qui tiennent solidement.
Caractéristiques: Les X-Talon 200 conservent les caractéristiques principales de la famille X-Talon : conception minimaliste (200g, 3mm de dénivelé ou « drop ») et adhérence de folie sur le mou (la semelle est strictement la même, malgré le prétendu « Rope-Tec » annoncé comme nouveauté par inov-8). Quelques améliorations intéressantes sont cependant au rendez-vous :
Matières du dessus : on retrouve un mélange intéressant entre une matière robuste semblable à celle des 212 sur la majorité de la chaussure, et une maille plus aérée ressemblant fort à celle des 190 sur l’avant. C’est le meilleur des deux mondes. Sur l’avant, là où on en a le plus besoin, on obtient flexibilité parfaite et une excellente évacuation de l’eau. Et sur le reste de la chaussure, on a un meilleur support et une bonne résistance aux frottements (corde, cailloux, branchages).
Protection des orteils : la pointe de la chaussure est recouverte d’un caoutchouc appliqué sur trois couches, qui semble offrir une protection accrue pour nos pauvres orteils qui sont souvent les premiers à frapper roches, souches et autres aspérités, là où ils étaient laissés à eux-mêmes sur les modèles 190 et 212. On ne parle pas d’une armure à toute épreuve, mais pour un soulier minimaliste, c’est excellent, et il semble que ça permette une meilleure adhérence de la pointe de la semelle, ce qui faisait parfois défaut sur les versions précédentes.
« Standard Fit » : on parle ici de la forme de la chaussure, surtout sur l’avant. Les autres X-Talon utilisent l’ergonomie « Precision », plus étroite. J’ai les pieds relativement larges, et j’apprécie avoir de la place pour mes orteils, surtout pendant les courses plus longues où nos pieds ont tendance à enfler, et lors de descentes abruptes. Les X-Talon 212 sont effectivement plus restrictifs à ce niveau ; j’avoue n’avoir jamais ressenti de gêne avec les 190, sûrement à cause de la flexibilité de leur matière, mais un peu plus de largeur sur l’avant, comme le modèle 200 le propose, est toujours bienvenue.
Laçage : là, les 200 sont vraiment différents du reste de la fratrie. Tout d’abord, au lieu des traditionnels trous dans le dessus, les lacets passent plutôt à travers de petites lanières en tissu, permettant plus de flexibilité et même des configurations de laçage « exotiques ».
Ensuite, sur le haut de la languette, des passants présentant une résistance permettent de maintenir cette dernière, mais aussi d’éviter que les lacets ne se desserrent. La languette est également maintenue à l’intérieur de la chaussure par des élastiques : elle ne se baladera donc pas latéralement ! Et finalement, inov-8 daigne nous accorder des lacets suffisamment longs pour utiliser tous les ancrages et faire des doubles nœuds, ce qui n’était pas forcément le cas auparavant.
Je n’ai pu utiliser les X-Talon 200 qu’en conditions hivernales jusqu’à présent, incluant la récente course Polar Hero Montréal. Si le confort me semble légèrement amélioré, la différence demeure subtile. Il faudra donc que je teste les chaussures en conditions de course estivale pour rendre mon verdict final. Mais rassurez-vous, vous l’aurez bien avant d’avoir à acheter vos souliers pour la saison 2015, puisque je me dirige vers la Floride, où je participerai à la course Battlefrog de Miami le 28 février, et à celle d’Orlando le 14 mars.
Un texte de: Sébastien David
Correction et Révision: Nicolas Hallet
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Crédit photos: Sébastien David