Bon, si vous avez lu mon premier article (à 135 jours de mon premier Demi-Marathon), vous savez que je suis en route vers mon premier 21 km dans quelques mois et que je m’auto proclame «coureuse ordinaire». Ce n’est pas péjoratif, c’est simplement lucide. Les seuls records que je bats sont les miens et je vis vraiment bien avec ça! Alors, un coureur ordinaire ça court dehors l’hiver? Oh que oui! Surtout pour voir les visages ahuris des automobilistes qui croisent leur chemin. Ils pensent que l’on a perdu la tête, mais au fond, ils sont surtout envieux du sourire que l’on a au visage.
Je veux donc vous donner 5 trucs pour réussir vos sorties de courses hivernales en tant que coureur ordinaire. On part!
1. Courir l’hiver, ça se décide bien avant l’hiver.
Ne faites pas ça sur un coup de tête. Personnellement, j’ai décidé que j’allais courir pendant tout l’hiver à la fin de l’été pour une seule et unique raison : payer TOUT mon équipement à moitié prix. Les magasins ont la drôle de mentalité de penser que les choses des saisons précédentes expirent. Qu’à la sortie des nouvelles tendances mode, on ne voudra plus de ce pantalon en Gore-Tex hyper performant parce qu’il est «tellement 2017»! Eille! À 60 $ au lieu de 150 $, il pourrait faire 1997 que je le prendrais pareil! À la fin de l’été ou pour certains magasins au début de l’automne, «garrochez-vous» sur les sections en solde. Vous y trouverez une sélection assez impressionnante d’équipements hivernaux pour la course. J’ai ainsi pu me monter une garde-robe garnie à une fraction du prix. Et puis, je ne vous l’ai pas dit, mais au Winners (vous savez là, le magasin où on gagne à y aller souvent!) on trouve une bonne sélection de vêtements d’entrainement, des marques de toutes sortes à une fraction d’une fraction du prix. Le détour en vaut souvent la peine!
2. Courir l’hiver, ça se fait en demi-conscience
Chaque saison de course apporte son lot de spécifications. L’hiver est un moment tout en sons et silences dont il faut absolument profiter. L’hiver, je cours donc avec une oreille pour ma musique (essentielle à mon plaisir et ma motivation) et l’autre oreille pour nous rappeler que nous sommes bel et bien l’hiver. Entendre le son de nos pas sur la neige glacée qui craque, du silence dans les rues désertes parce que la vie se cache dans les maisons et surtout, le son distinctif de la charrue qui arrive à toute vitesse derrière nous et qui, comme sa convention collective l’indique, ne ralentit sous aucun prétexte!
3. Courir l’hiver, ça se mène à bien avec agilité
Certains d’entre vous (les chanceux) seront capables de courir l’hiver en usant de toute leur agilité pour accomplir ce qui reste pour moi un mystère opaque : vous moucher dans le vide sans avoir recours à un mouchoir. Vous avez toute mon admiration! Pour les autres qui, comme moi, ont déjà tenté l’expérience et qui ont dû accepter leur défaite en faisant une petite brassée de linge en rentrant parce que votre manteau avait reçu le contenu de vos narines, et ce, malgré vous meilleurs efforts, je vous conseille de vous apporter quelques mouchoirs avant de prendre la route. L’hiver, c’est correct d’arrêter sa montre GPS le temps de redevenir confortable à l’intérieur de votre cagoule. Personne ne vous en tiendra rigueur. Parole de scout!
4. Courir l’hiver, ça se réussit avec un seul objectif à la fois
Qu’elle soit fraiche tombée, de quelques jours, en processus de fonte, glacée ou simplement présente, la neige change notre foulée. La coureuse ordinaire que je suis s’en est vue totalement décontenancée à sa première sortie hivernale. Les résultats préalablement acquis ne sont plus possibles. La vitesse diminue et les minutes au kilomètre, elles, augmentent. L’hiver n’est pas la saison pour briser des records, mais des hanches, des chevilles, du dos… Je suis vous conseille fortement d’évaluer vos courses hivernales sur une base de kilomètres courus et de réjouissance obtenue. Un 5 kilomètres dans une piste cyclable enneigée, d’une foulée constante et d’un bonheur appréciable vaut tout autant qu’une 5 kilomètres dans votre temps record. Votre corps profite de la saison froide pour se faire une nouvelle santé. Des muscles plus forts, des poumons plus conscients et un esprit plus libre. Ne l’en empêchez pas!
5. Courir l’hiver, ça se passe parfois à l’intérieur
L’orgueil est souvent notre meilleur allié, en course à pied. Depuis que je cours, mon orgueil est en fait devenu mon meilleur! Mais, orgueil et hiver font un mélange parfois dangereux. «Tu vas courir dehors? Mais, il fait moins 1000!» Non, il ne fait jamais moins 1000, mais en dessous de moins 15, il devient plus difficile pour notre peau et nos extrémités de rester au chaud (même si vous avez payé vos pantalons en Gore-Tex à plein prix!) La coureuse ordinaire que je suis (qui a amené son orgueil pour un petit 5 kilomètres le 1er janvier dernier, à -31 degrés ressentis, a repris le chemin de la maison après 3 kilomètres parce qu’elle s’est dit que l’absence de sensation dans ses orteils n’était certainement pas parce qu’ils s’étaient finalement réchauffés…) vous conseille d’investir dans un abonnement au «gym» au moins durant la saison de l’hiver. Courir sur un tapis, c’est rarement agréable, mais au moins, sur un tapis vous pourrez retrouver votre bonne vieille foulée et qui sait, peut-être faire votre meilleur 5 kilomètres à vie? En tout cas, moi, c’est exactement ce qui m’est arrivé et je suis certaine que la centaine de kilomètres dans la neige, les semaines précédentes, y ont été pour quelque chose!
Je continue donc ma préparation pour mon premier 21 km. Plus que 130 jours!
Une chronique de Marie-Pier Allard