Dans exactement 135 jours, je participerai au Demi-Marathon de la Bande du Canal de Chambly, ma merveilleuse ville et paradis de la course à pied, dans le circuit des Courses Gourmandes. On va se le dire tout de suite, pour moi, ce n’est pas un «demi» de rien du tout, c’est bel et bien un 21 kilomètres! La différence? Elle est énorme! Faire la moitié de quelque chose, ce n’est pas aussi impressionnant que de courir 21 kilomètres. Non? À vrai dire, pour la Marie-Pier d’il y a à peine deux ans, même un demi-kilomètre aurait été tout un exploit.
À l’automne 2016, j’ai pris la décision de changer ma vie. J’ai regardé la réalité en face et j’ai compris que si je ne changeais pas les habitudes de vie que j’avais ancrées dans mon système depuis aussi loin que je me souvienne, je n’allais pas vivre vieille, je ne pourrais pas vivre en santé, mais surtout, je ne serais pas un modèle positif pour mes enfants.
Je me suis donc inscrite au «gym» le plus près de chez moi, j’ai fait la rencontre de mon entraîneur, pour ensuite changé radicalement ma manière de consommer la nourriture (je vous en reparlerai dans un article subséquent). Graduellement, j’ai commencé à revivre. Les livres de gras se sont envolées au fil des mois, mon corps est devenu fort et le désir d’accomplir quelque chose de nouveau est apparu. Pourquoi pas la course? Mon coach me donnait 3 mois pour atteindre un poids suffisamment bas pour ne pas risquer de blessure. Puis, c’est à ce moment que la course allait devenir une partie prenante de mon entraînement. En avril 2017, j’ai couru mon premier kilomètre. 7 minutes et 19 secondes d’effort m’ont donné la piqure de ce sport qui a toujours été la punition de tous les autres sports que j’ai pratiqué à la suite des nombreux : «Allard! 3 tours de terrain!»
Graduellement, j’augmentais mes distances, je courrais de plus en plus vite et de plus en plus de kilomètres par semaine. Je faisais tout pour m’améliorer, mais surtout, pour savourer cette nouvelle liberté que j’avais acquise. J’étais atteinte du «runner’s buzz.»
Le 14 juillet 2017, j’ai couru ma première course. Sur le bord du canal, à Chambly, mon premier 5 kilomètres officiel. Sur la ligne de départ, avec les centaines d’autres participants, ma tête, mon coeur et mes jambes étaient en parfaite harmonie. J’étais à ma place. La place que j’avais durement gagnée. La place que je n’avais jamais espérée. La place que personne ne m’aurait donnée une année auparavant.
La saison de course s’est poursuivie avec le Marathon de Montréal (10 km), le Demi-Marathon des Microbrasseries de Bromont (10 km) et j’ai terminé l’année avec un défi de courir 100 kilomètre durant le mois de décembre. En 8 mois, j’avais fait plus de pas vers un meilleur avenir que dans les 33 dernières années. J’étais devenue une coureuse ordinaire, mais une personne extraordinaire.
Je vous dis cela avec toute l’humilité du monde. J’ai eu ce constat il y a quelque temps. Ma passion pour la course à pied m’a amené à suivre plusieurs médias sociaux centrer sur la course. Des centaines d’images de gens qui courent, certes, mais dans des décors à faire rêver, avec des corps parfaits, qui obtiennent des temps record pour des distances auxquelles je ne rêve même pas encore. Je me suis alors dit : «tu ne cours pas comme eux.» Effectivement, je ne cours pas comme eux. Je cours comme moi! La course, c’est une compétition avec notre plus grand ennemi qui est soi-même. Chaque fois que j’enfile mes souliers de course, je gagne. Parce que je me prouve à moi-même que je suis une personne extraordinaire, et ce, même si je me considère comme une coureuse ordinaire.
Ma route vers mon premier 21 km commence donc maintenant!
Je vous invite à me suivre dans les prochains mois. Je vous parlerai de mon entraînement, de mon alimentation, de mes mauvais coups, de mes nouveaux records personnels et de ma vie ordinairement extraordinaire, bien remplie!
À bientôt!
Une chronique de : Marie-Pier Allard